Je suis dans le salon.
J’attends, debout à côté de la table basse en bois.
Je m’apprête à m’assoir sur le canapé, à coté de ma mère.
Seul dans la cuisine, un de mes frères prépare des crêpes.
Une sublime odeur arrive jusque dans le salon…
Quand il arrive avec une assiette remplie de crêpes, on aperçoit la chaleur qui s’en dégage.
Alors, mon autre petit frère se précipite prêt de l’assiette.
Il prend le nouveau pot de Nutella.
Je le vois l’ouvrir en se léchant les babines.
Tout en finesse, il utilise ses petits ongles pour enlever le papier doré en aluminium.
Ses yeux pétillent.
Il va passer un bon moment, j’en suis certain.
Il se saisit d’un couteau vert, posé sur la table.
Ses doigts s’enroulent autour du manche du couteau.
Il regarde le Nutella…
…Enfonce la lame dans le pot…
…Et la ressort.
Puis, tout doucement, étale le Nutella sur sa crêpe.
Il la plie en quatre.
Et me donne le couteau pour que je puisse faire ma crêpe.
Mon frère a maintenant sa crêpe dans les mains, prête à être dévorée.
Mais il ne la mange pas.
Il ne la regarde même plus.
Comme si sa crêpe n’avait plus aucune valeur.
Maintenant, il me regarde en train d’étaler le Nutella sur la mienne.
Ses yeux se remettent à pétiller…
…Comme si les crêpes étaient plus vertes ailleurs… ^^
(Je pense : « Quand il a ce qu’il veut, il ne rêve plus… » : à méditer les Cultivateurs !)
Bref.
Je mange ma crêpe et la termine.
Il commence la sienne.
Lorsque ses dents touchent la crêpe, ses yeux s’écarquillent…
Comme s’il avait eu une illumination…
Vous voyez, comme dans le film Ratatouille quand Ego a gouté la ratatouille de Rémy le rat.
« Mmmmm… Trop bon. »
Et puis, quand il voit que le nombre de crêpes restantes a bien diminué…
Je le vois se dépêcher de la finir.
Il met directement toute la crêpe dans sa bouche pour en reprendre une autre !
Et là, je me revois enfant…
Manger vite pour passer à la crêpe suivante (je faisais sûrement pareil)…
Je me remémore des scènes.
Par exemple, quand je me goinfrais et que je me dépêchais de finir mes bonbons pour me resservir et en avoir plus que mes amis…
On en veut tellement plus qu’on ne profite plus de l’instant présent.
Je ne profitais même pas des bonbons que j’avais dans la bouche.
J’en voulais PLUUUUS !
Mais c’est ça l’enfance.
On est mignon et innocent.
En grandissant ?
Certains deviennent sages.
Mais moi, je suis juste un grand enfant (et un petit adulte ^^).
Et vous, vous êtes quoi ?
Si vous êtes un grand enfant comme moi :
En tant que grand enfant, il nous arrive de refaire certaines erreurs.
De reproduire certains réflexes de l’enfance.
Comme : oublier de profiter de l’instant.
Alors aujourd’hui…
Prenons le temps de savourer.
De savourer notre crêpe.
De savourer notre victoire.
Notre victoire passée.
Notre première étape franchie…
Ou notre future victoire.
Prenons le temps de savourer le moment présent.
Et d’être reconnaissant pour tout ce que nous avons… et pour tout ce que nous sommes.
On a trop souvent tendance à banaliser nos petites victoires.
On recherche la performance, on en veut toujours plus, et on en oublie de savourer.
On oublie de se féliciter.
On oublie de vivre pleinement, en fait.
Prenons ce temps aujourd’hui.
Faites vous une tape sur l’épaule, pour ce que vous faîtes, pour ce que vous êtes et ce que vous réalisez.
Et si vous n’arrivez pas à vous la donner, sachez que moi je vous félicite.
Pour qui vous êtes, pour ce que vous plantez et pour vos futures récoltes.
À demain,
Xeryus
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